Cinéma et exil
Après avoir consacré le premier numéro de QUAINA au cinéma historique d’époque, entre histoire propagande et mémoire collective, le troisième numéro de notre revue, Cinéma et exil est à nouveau consacré aux œuvres filmiques.
L’exil peut être contraint ou souhaité, recherché. Il peut être de nature culturelle, politique ou économique.
Cinéma et exil souhaite mettre l’accent sur ces cinéastes dont l’œuvre, pour tout ou partie, a été réalisée en exil, posant ainsi la question de la situation de l’auteur et les conditions dans lesquelles il va réaliser ses films. C’est le cas de Fernando Arrabal, pour qui l’exil choisi, la France en l’occurrence, sera nécessaire à sa création.
C’est le regard de l’artiste sur le pays d’où il vient, avec le recul que le permet l’éloignement. Mais c’est également celui du cinéaste sur la condition des exilés, dans le pays qui les accueille : ainsi en va t-il des émigrés cubain à New York dans El super. Mais il y a également cette difficulté à rentrer de l’exil, comme le héros de Der Ruf. Ce sont aussi les enfants de l’exil, en quête identitaire comme nous pouvons le trouver chez Elia Kazan ou chez Odette Martinez Maler et Ismael Cobos.
Mais il ne faudrait pas oublier le regard sans complaisance porté sur ceux qui ont choisi de quitter leur pays, les aristocrates émigrés de 1789, presque deux siècles plus tard.
Il faut enfin, s’agissant de cinéma, ne jamais perdre de vue l’écriture propre à chacun des auteurs et les procédés auxquels ils font appel pour exprimer les affres de la condition d’exilé ou la violence de ce qu’ils ont vécu avant de choisir l’exil.
Nous irons de la poésie du documentaire de Patricio Guzman au langage cru et provocateur, parfois humoristique de Fernando Arrabal.
Le numéro s’achève avec l’entretien que nous avons eu avec les réalisateurs d’un documentaire, magnifique objet filmique, consacré à une femme qui après avoir participé activement en Espagne à la guérilla antifranquiste vit exilée en France : L’île de Chelo, qui nous paraissait avoir ici toute sa place.
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Fernando Arrabal et l’exil libérateur : ¡Viva la muerte ! (1971) ou l’expression du traumatisme sans tabous
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Filmer l’exil cubain dans El Súper
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